Que ce soit par la réalisation de films, d’installations vidéos ou de photographies, les œuvres de Nina Laisné proposent une approche métissée du langage cinématographique et des musiques traditionnelles. Autant musicienne qu’artiste visuelle, elle puise dans le répertoire folklorique tout le potentiel d’une fiction. Ses images sont le résultat d’une esthétique minutieuse, toujours empreintes d’une certaine étrangeté. Des enfants confrontés à leur propre image costumée. Des témoignages chantés qui resteront anonymes. Des instants suspendus où la connexion est rompue. Une manière d’interroger la narration, le rythme des images, leur tempo.
Si l’installation vidéo Esas lagrimas son pocas tente de saisir le lien encore existant entre les musiques traditionnelles et une nouvelle génération d’enfants issus de familles hispanophones, elle participe aussi d’une recherche plus large. Derrière ce dispositif de casting, Nina Laisné révèle la mise en scène factice d’un plateau de tournage, déconstruit l’artificialité de l’émotion et joue avec la place du spectateur. Elle se plaît à créer des situations intermédiaires, où fiction et réel entretiennent une relation trouble. Une exposition à plusieurs voix.
Nina Laisné, née en 1985, vit et travaille à Paris. L’exposition a été réalisée en partenariat avec Chambre 415. et l’Atelier d’Estienne, centre d’art contemporain de Pont-scorff (Morbihan) et la Casa Argentina de Paris.
Remerciements : Le Bel Ordinaire à Pau, le Centre Photographique d’Ile-de-France à Pontault-Combault, La Maison / François Loustau à Boucau.